
Gérard Rimbert, « L’individu, joker de la paresse intellectuelle ? »
Note sur Le collectif et l’individuel. Considérations durkheimiennes, de Louis Pinto
Editions Raisons d’agir, coll. « Cours & Travaux », 2009
Lectures / Les comptes rendus, 2009 [http://lectures.revues.org/813] @
Il est surprenant, en 2009, d’avoir en main un manifeste de sociologie ; comme si la discipline était nouvelle, à étayer. Et pourtant c’est bien comme cela qu’on peut lire l’ouvrage. Philosophe de formation, porteur depuis fort longtemps des travaux de Pierre Bourdieu, Louis Pinto apparait ici comme un éclaireur, posant quelques règles de base pour éviter les séductions faciles en lieu et place des investigations de terrain. Sa « philosophie » est assez claire : veiller à ce que la notion d’individu n’éclipse pas celle de social. Et pour cela il faut distinguer trois choses : « [Les penseurs de l’individu devraient] ne pas ignorer les distinctions que l’on peut faire entre l’analyse globale d’un concept (qu’est-ce que l’individu ?), l’élucidation d’un problème philosophique précis (l’individuel est-il distinct, et en quoi, du collectif ?) et l’exploration de questions sociologiques testables (où trouver des gens qui se disent des individus ou qu’on ne peut penser que comme individus ?). » (p. 41). Continuer la lecture